Ça fait un petit moment que je n’ai rien écrit ici. Ce n’était pas complètement volontaire, j’ai broyé un peu de noir et j’étais un peu prise par d’autres choses. C’est étonnant de voir ce qui peut arriver en un mois. Il s’est passé tellement de choses que je ne saurais même pas par où commencer mais voilà je suis de retour. Dans les jours à venir je parlerai plus d’affaires de femmes et d’inégalité envers la femme et j’aimerai avant tout éclaircir dans ce billet que je ne suis pas féministe. Le féminisme je n’adhère pas, il y a quelque chose dans ce terme qui me met très mal à l’aise. On ne finirait pas en un billet donc je crois qu’il y aura un ‘part 2’ (ou pas) à cette histoire de féminisme.
photo feministe de Kim.K |
Le malaise, vient de la négativité autour du
terme. Je ne sais pas vous mais à chaque fois qu’on m’a ‘reproché’ d’être féministe
c’était parce que j’étais pro femme ou que j’avais une opinion différente de ce
qui est traditionnellement accepté ou attendu des femmes. Si je vous dis une
féministe, à quoi pensez-vous ? Dites-moi sincèrement que vous ne voyez pas une
femme têtue qui cherchent à porter le pantalon dans le foyer. Têtues,
difficiles à satisfaire et surtout contre le patriarcat. Mon malaise s’étend
encore plus lorsque certaines femmes pensent être ‘émancipées’ en allant à l’encontre
de tout ce qui se fait et pourtant toute revendication n’a pas nécessairement une
cause juste. Ce malaise devient plus sérieux lorsque je vois des célébrités
comme Kim Kardashian prendre une photo nue et nous dire que c’est pour motiver
les jeunes filles à accepter leur corps ou encore Amber Rose faire du twerk en
public et nous dire que ça motive les jeunes filles. Elles peuvent faire ce
qu’elles veulent de leurs corps mais associer cela à la cause des femmes
dans le monde, je crois que c’est un peu trop. Je ne sais pas vous mais cette
jolie entreprise de féminisme présentée si dessus ne m’interpelle guère, parce
que je ne me retrouve dans aucune des catégories énoncées (bon un peu têtue j’avoue
mais pas plus que toute autre personne).
Il y a ensuite de
ces mouvements néo féministes qui m’abasourdissent… Je parle de celles qui ne
se rasent pas pour assumer leur corps et colorent leurs poils, ou qui sortent nues
pour militer, celles qui sont anti soutien-gorge pour ne citer que ceux-là. Ils
sont pour ma part des revendications pour l’acceptation de soi et ça ne
regroupe pas que les femmes mais aussi les hommes, les homosexuels etc… Ce sont
des groupes qui luttent contre les stéréotypes de la personne. Il y aura
toujours une ou deux personnes qui ne seront pas d’accord que vous soyez comme
vous êtes (on ne peut pas plaire à tout le monde). Une ou deux personnes ne
croiront pas en votre talent, voudront que vous soyez comme ci ou cela, ceux
qui pensent que vous n’êtes pas assez. Mais combien de ces personnes
viendraient vous forcer à vous raser ? Combien de ces personnes qui ne
vous acceptent pas viendraient vous forcer à mettre un soutien-gorge ? Votre
liberté de choisir de ne pas vous conformer à la société est un luxe que ne
peut se permettre les filles privées d’école ou forcées de se marier et c’est là toute
la différence. On rencontre des résistances de partout et c’est la vie même qui
le veut. Volontairement ou involontairement on a tous été l’ennemi du bien être
de quelqu’un. Il y aura une personne ou l’autre qui pensera qu’on lui en veut
ou qu’on lui met des bâtons dans les roues même si ce n’est pas vrai. Donc
quelque part ces causes sont un peu vides parce qu’il y aura toujours des
insatisfaits et par conséquent toujours des raisons de militer. On pourrait
résoudre nombre de ces problèmes en laissant les gens être ce qu’ils veulent être,
ce qui remettrait en cause l’image même de la société (une source intarissable
de sujets de réflexion). Bon ne tergiversons pas dans le sujet, revenons à ce
qui nous tient à cœur ici : le féminisme. Donc oui ces causes ont du sens
mais si je dois choisir entre ceux-là et le mariage forcé, mon choix est sans équivoque
le mariage forcé.
Une des autres
raisons pour laquelle le féminisme ne m’est pas attrayant, c’est le manque de cohésion
du lot. Comment un groupe qui est censé avoir comme principale mission d’aider à
l’amélioration de la condition féminine ne rassemble-t-il pas toutes les
femmes ? C’est vrai qu’à sa création le mouvement s’est entouré de
femmes capables de parler et de soutenir les droits des femmes et surtout peu
pouvait ou voulais joindre. Loin de vouloir manquer de respect au mouvement mais
de nos jours, il faut reconnaitre que le féminisme s’éparpille. Beyonce sort un
album sur l’adultère de son mari, elle est féministe ? Ou peut être l’était-elle
déjà dans ses chansons pro-femme (je ne suis pas un fan attitré, n’hésitez pas à
me reprendre). Défier le statut quo est assez pour être féministe ? Suis-je
la seule à penser qu’on ne nous vend que le fantastique de ce que ça fait d’être
une femme dans ce mouvement ? Y voyez-vous de la valeur à être simplement
une femme ordinaire ? Et pourtant des femmes des femmes ordinaires, elles
sont des millions. Il y a autant de valeur à être une Beyonce qu’une mère de
famille ou mère célibataire ou même célibataire. Et c’est ce qu’il faudrait
montrer à la jeune fille, lui donner de l’ambition oui mais sans minimiser la
femme ordinaire.
Et je sais que
tout ceci a l’air très effrayant pour les hommes mais ce n’est surtout pas pour
prendre le pouvoir ou pour vous assujettir (on ne vous ferait pas ce que vous
nous faites : rassurez vous). Le monde est composé d’hommes et de femmes et
pour savoir comment améliorer ce monde dans lequel nous sommes, on ne saurait,
ne pas consulter ou écouter l’un des partis. Chacun des partis donnera une
perspective qui est sienne mais qui constitue sa réalité et aiderait au développement.
S’intéresser aux questions d’injustices des femmes ne permet qu’a une meilleure
coordination entre les partis travailleurs. J’ai eu à écouter plusieurs récits
d’hommes qui tiennent leurs mères en admiration pour leur dévotion à subvenir à
leurs besoins et ce, peu importe les adversités mais très peu s’engagent dans
les combats pour la femme. Se sont-ils jamais demandés ce qu’aurait pu faire
leurs mères si elles avaient eu l’opportunité d’une meilleure éducation ?
Ce qu’elle aurait pu accomplir si elles étaient aussi bien payées que les
hommes ? Ne veulent-ils pas mieux pour leur progéniture, une mère qui a
toutes les armes dont elle peut disposer pour aider sa famille ? Qu’en
est- il de leurs filles ? Voudraient-ils qu’elles se fassent violées parce
qu’elles sont des femmes ? C’est tous ensembles qu’on avancera, comment voulez-vous
aller de l’avant si le moteur fonctionne mais que le frein est défectueux ?
Dans mon féminisme 2.0, il ne s’agirait pas de prouver que la femme vaut autant
que l’homme mais plutôt de faire en sorte que la femme soit le remède pour les
maux de la femme. Et que ce corps bien constitué et définit de femmes puissent
aider la construction d’une société meilleure avec les hommes (pas contre eux,
pas sans eux, pas malgré eux avec eux).
Voilà ce qui
selon moi devrait être un mouvement pro femme mais qu’est-ce que j’en sais ?
Si ça se trouve le mouvement féministe est meilleur que ce que j’en écris là et je
ne fais pas justice aux personnes qui font de leurs mieux pour aider la cause
comme l’écrivain nigériane Chimamanda Ngozi Adichie qui défit le stéréotype féministe
en étant une féministe maquillée et tendance, une épouse et une mère. Ou encore
le prix Nobel Leyma Gbowee (pas féministe mais…), cette femme mère de six
enfants qui a mis fin à la guerre en Sierra Leone en menant à bien un mouvement
de femmes pacifistes qui engendra une grève de sexe. Et toutes ces femmes
silencieuses qui agissent sur le terrain pour que demain plus de filles aient
plus de chances.
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