Dimanche je
récitais une fable de la fontaine à ma mère. Pour rien, comme ça dans un moment
de silence je le lui ai récité. Elle qui aime tant le silence n’était pas enchantée
à l’idée de se voir arracher ce moment de réflexion opportun mais on en a bien
rit à la fin. Peut-être c’était pour me faire plaisir qu’elle en a fait un
sujet de discussion mais en tout cas on a passé un moment à parler de la besace. Quand je l’ai lu dans un des
livres de CM2 (je crois), je l’ai tout de suite apprécié et je l’ai buché sans
me faire prier. La fin surtout est restée marquée dans ma mémoire. « Mais
parmi les plus fous, notre espèce excella, car ce que nous sommes, lynx
envers nos pareils, taupes envers nous-même, on se pardonne tout et rien aux
autres hommes… Le souverain créateur nous fit tous besacier tant ceux du temps
passé que du temps d’aujourd’hui, il fit pour nos défauts la poche de derrière
et celle de devant pour les défauts d’autrui. »
L’hypocrisie
humaine est telle que les animaux je suis sure nous regardent de loin l’air de
dire écartons nous de ces fous et c’est pour ça qu’ils fuient en nous voyant,
ils ne veulent pas être contaminés par cette maladie mystérieuse. Cette maladie
qui rend le malade inconscient de sa maladie mais qui le ronge jusqu’à la mort.
Si vous pensiez que je viens parler de la méchanceté d’un groupe d’humains
envers un autre, reposez-vous c’est la dernière chose que j’ai envie de faire. Qu’on
le veuille ou pas, nous sommes tous des terriens et si un être étranger à notre
planète devait y venir, il nous mettrait tous dans la même catégorie, donc pour
moi certaines de nos différences humaines sont assez stupides.
Nous les êtres
terriens, sommes des buveurs de sang, plus sauvages que les animaux que nous
exposons dans nos zoos, plus cruels que les animaux indomptables que nous
laissons dans la mer et dans les forêts les plus impénétrables. On court de
haines en haines, de faux semblants d’amour temporelles en tromperie de notre soi-disant
‘humanité’. Ne nous voilons plus la face, reconnaissons que nous aimons la
zizanie et les énergies négatives. Je m’étais promis de ne plus me plaindre des
êtres humains, mais bon c’est plus un partage de ma remarque qu’un reproche.
Regardez
l’histoire de la terre et de tous les humains, aussi loin que l’histoire la
retrace, il y a une constante : le sang versé pour satisfaire nos
ambitions : assoiffés de pouvoir, de conquêtes, d’assujettissements des
autres peuples. Ensuite récupération de pouvoir, bataille pour la liberté des
peuples, des causes, pour l’acceptation ou pour tout simplement être. Calculez
tous ces morts délibérées, ces sacrifices humains faits au nom de causes plus
humaines que nécessaires. Il y en aurait par centaines de milliers, sinon de
millions. Le sang coule partout sous nos pieds, dans nos mers et nous, les
autres sommes des spectateurs muets qui feignent de ne pas voir la réalité.
Pensez à toutes ces guerres pour gagner du pouvoir sur les autres, un pouvoir qui
permettra de gagner des biens matériels, du luxe qui ne nous enlèvera pas des
bras de la mort, lorsqu’elle cognera à notre porte. Et pourtant on s’y vautre
en toute gaieté. Dans ce monde, il vaut mieux ne pas être né ‘faible’, que
dis-je ? il vaut mieux ne pas naitre dans le mauvais pays, dans la
mauvaise ville dans la mauvaise famille parce que les quelques personnes qui ne
sont pas complices du massacre des autres ne sont que la façade qui cache
l’horreur de ce que nous sommes réellement. Ils sont nos tickets pour un moment
de voyage dans le monde d’infimes innocences, de partage, d’amour, etc. Ces
gens sont le devant de la scène d’un beau spectacle alors que dans les
coulisses se font des choses obscures dont ni eux, ni les spectateurs n’ont idée
(et n’en n’ont rien à faire du moment que le spectacle est beau). Tout ça pour
qu’on puisse dormir tranquille ; qu’on se dise que ce n’est pas de notre
faute et qu’on n’y peut réellement rien.
Le souverain créateur
ne nous fit pas que besacier, il nous fit ‘intelligent’. Cette intelligence-là qui
nous permet des avancées extraordinaires en technologie mais ne peut pas
cesser la guerre ou la famine. Apporter de l’eau potables dans les régions reculées,
sauver les animaux en voie distinction, protéger notre éco système. Ces avancées
qui ne nous distrait qu’un moment, le temps d’oublier la misère et les véritables
besoins à combler, tel un enfant à qui on donne un jeu pour qu’il arrête de déranger.
C’est notre intelligence qui dit-on nous sépare des animaux et nous confèrent
notre ‘humanisme’ mais oh combien les animaux sont plus valeureux. Le prédateur
le plus cruel de la jungle tue pour manger et se nourrir, mange-t-il les siens ?
Qu’en est-il pour l’homme ? pourquoi tue-t-il ? La terre sur laquelle
nous marchons est jaugée de cadavres que notre indifférence ou notre silence a tué.
Des milliers de vies humaines sacrifiées dans l’histoire commémorés par des édifices
perdus. Des âmes humaines que personne ne pleure plus et dont on a écrit les
noms dans des livres sans jamais se rappeler vraiment de l’abomination commise.
Parce que si on l’avait comprise on ne la répèterait pas, alors que l’histoire
se répète inlassablement tel un vieux disque rouillé que personne n’écoute mais
qui tourne pour un bruit de fond. Et il y a les autres, qu’on ne commémorera
jamais, dont on ne connait même pas l’existence : le bétail, peut etre
meme les seuls qu’il faille commemorer.
Oh oui il vaut
mieux ne pas naitre faible dans ce monde, ne pas naitre tout court, parce que
comment choisir où on sera ?
Quand je me
m’imagine qu’il n’y a rien qui m’épargne des atrocités que vivent les réfugiés,
les enfants soldats/sorciers, le mariage forcé, l’esclavage et autres injustices
du monde sinon un coup de chance je me sens tout à coup toute petite. Le
maillon d’une chaine vers un abattoir où nous passerons tous de toute façon.
Nous les êtres
humains, sommes des vampires qui nous abreuvons de la souffrance des nôtres.
Des hypocrites qui ne nous soucions que de notre lendemain. Dans le court
instant de vie qui nous est donné, il s’agit pour beaucoup d’être plus spécial
que les autres, avoir plus de privilèges que les autres, être le plus intelligent,
le plus compétant, le plus beau/belle ou tout ça combiné. Du moment où on a vanté
notre ego pendant un bon moment de nos vies, on se retrouve devant un vide intérieur
de plus en plus grand à combler pour enfin découvrir notre impuissance devant
la vieillesse, la maladie ou la mort.
Il n’y a en réalité
que deux de types de personnes sur terre : les coupables et les complices.
Les coupables c’est ceux qui enlève le voile et font les choses en toute impunité
et les complices ceux qui s’efforcent de garder le voile de la cécité dans l’unique
but d’avoir une paix éphémère, un instant de silence et semblant de paix. Quel est
votre camp ?
Signé la
complice.
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