Un enieme cas de justice populaire

Bonjour chez vous, j’espère que vous avez entamé une bonne semaine. C’est tristement que je viens vous parler encore de faits accablants qui se passent autour de nous. Pendant que nous nous délections du fameux #ladderchallenge qui se poursuivait au Ghana et au Nigeria, en référence à la chanson Gospel de la chanteuse nigériane Agnes Iro ‘follow the ladder to heaven’, il y a en début de cette semaine des nouvelles bien obscures qui nous viennent du Ghana. Un Capitaine a été lynché par la population qui l’a confondue à un voleur.

Le monsieur, père de deux (2) enfants était parti faire son jogging matinal et d’aucuns racontent qu’il s’est arrêté pour demander des indications à une jeune fille qui en voyant son arme de service cria au voleur. A la suite de cela, des gens armés de gourdins et de pierres se sont jetés sur la victime pour le rouer de coups et le lyncher jusqu’à ce que mort s’en suive. Un innocent a trouvé la mort gratuitement à cause de la justice populaire que nous encourageons indirectement. Si on ne fait rien contre, on l’encourage (vous savez comment je conçois la chose : notre silence tue donc nous faisons partie du problème). La justice populaire on n’en parle jamais assez, ce sont des êtres humains tout comme chacun d’entre nous, on ne devrait pas réserver un tel traitement à une personne sans preuves.

On pourrait dire que la population est exacerbée par les voleurs et les kidnappeurs qui sans états d’âmes pour leurs victimes ne pensent qu’à leurs gains. On pourrait même aller plus loin et reconnaitre que c’est la non fiabilité du système mis en place pour la protection des populations qui forcent ces personnes à se faire justice eux-mêmes. On pourrait clôturer la chaine de causes en affirmant que c’est la situation économique, le chômage qui force les gens à se tourner vers des manières peu catholiques d’avoir de l’argent. Mais tous ces facteurs ne devraient pas excuser le non-respect de la vie humaine. On ne peut pas rendre aussi banale le fait d’enlever une vie humaine. L’Afrique s’enorgueillit bien souvent d’avoir des valeurs qui sont un ancrage qui l’empêche d’aller où le vent la porte mais que penser du non-respect de la vie humaine telle que nous le voyons dans cet incident et bien d’autres d’ailleurs. Que ce soit le voleur qui égorge pour obtenir l’objet de sa convoitise ou le(la) volé(e) qui tue pour se faire justice, on se donne un peu trop facilement le droit de vie ou de mort sur les gens. Quel genre de valeurs prônons nous si la vie des individus n’est pas protégée ? On ne répare pas une injustice en en commettant une autre.

Il aura fallu que ce soit un capitaine de l’armée pour que l’on se sente concerné par les injustices possibles des justices populaires. Tout à coup cette vie a plus de valeur que celle d’un autre commun mortel parce que disons-le ces justices populaires ont souvent sacrifiées beaucoup de victimes purement et simplement innocentes. Malheureusement pour ces personnes rien n’a été fait pour laver leur honneur. Dans un communique de presse, l’état ou les forces de l’ordre ont promis faire la lumière sur l’incident et punir les responsables. Cet incident aidera peut- être à réaliser les manquements des uns et des autres. Peut-être verrons-nous d’un autre œil les justices populaires et trouverons non seulement les coupables mais aussi prendrons des mesures pour qu’on ne puisse commettre ces crimes impunément.

Le coup le plus dur pour moi a été de voir la lapidation sur Facebook. Non mais franchement, il y a une limite quand même. Sans crier gare vous montrez des vidéos d’accidents terribles et tout ce sang, vous y pensez ? Et les parents de la victime, ses enfants, sa femme ? A jamais ils seront choqués par ce qu’ils verront et ce moment terrible de leur peine sera à tout jamais documenté sur Facebook et sur Internet. Un peu de considération et de pitié pour ces personnes, mettez-vous à leur place. Les réseaux sociaux sont des lieux d’informations, de distractions et autres mais des fois pensez à ces personnes qui passent par des moments douloureux. Marc Zuckerberg ne viendra pas nous dire de comment nous servir de Facebook. Il revient à chacun de nous de faire le choix d’utiliser cet outil à notre gout mais dans le respect de la vie des gens. Ou alors aux autorités adéquates de prendre des dispositions pour sanctionner une telle utilisation abusive des réseaux sociaux. Même si cette vidéo aidera dans l’enquête pour démasquer les auteurs de ce crime odieux, on pourrait punir la personne qui a filme la scène sans assister la victime pour enfin la mettre sur les réseaux sociaux.

Encore une fois respectons « la vie », ne nous érigeons pas en dieux qui se font justice et qui ne tolèrent rien.