Comme tous les
ans, j’ai une liste de lecture que j’agrandis au fil de l’année. Cette année ma
lecture est consacrée vers la redécouverte l’Afrique et de tout ce qu’on ne
nous a pas raconté sur son histoire à l’école. Grace à Reine (ma perle précieuse)
qui a remué ciel et terre pour me trouver cette œuvre en France j’ai pu mettre
le doigt sur les reines d’Afrique et les héroïnes
de la diaspora noire de la fameuse Sylvia Serbin. C’est de loin la plus
belle œuvre dans ma liste de lecture cette année.
Un jour, il y a
un peu plus d’un an, j’étais sur Facebook dans un groupe de cheveux naturels
lorsqu’une des membres a partagé la vidéo d’une écrivaine noire qui dénonçait l’abus
de son ouvrage. En effet la traduction de son bouquin en Allemand qui s’est
fait sans grande implication de sa part a été déformée pour donner une image péjorative
de l’Afrique. Remettant ainsi en cause tout le travail de cette historienne
antillaise, qui a intenté une action en justice d’où la vidéo où elle
expliquait l’injustice commise à son égard. Histoire bien triste qui a attiré mon
attention vu que j’étudiais la traduction cette année-là et ceci reflétait pour
moi une de ses réalités, la nécessité de professionnaliser cette pratique. Il ne
suffit pas de parler deux langues pour pouvoir être traducteur ou interprète et
vouloir réduire les couts d’une traduction en engageant un amateur peut
entrainer des cas de mésinterprétation du livre et j’imagine quel sentiment un
auteur peut avoir à voir son œuvre déformée. Mais là n’est pas la question, depuis
lors je n’ai pas arrêté d’être obsédée par cette œuvre je voulais savoir ce qu’il
en ressort.
Ann Zingha |
Quand je l’ai reçu
je me suis mise à le dévorer immédiatement, j’ai eu le plaisir de remarquer que
le livre était organisé en plusieurs parties : les reines d’Afrique, les
femmes de pouvoir et d’influence, les résistantes, les prophétesses et
mouvements messianiques, les guerrières, les romances princières, la victime et
les mères de héros (j’éviterais de donner des détails pour ne pas tuer le
suspens). C’est un recueil d’histoires sur ces femmes dans l’histoire de l’Afrique
qui ont marqué leur temps et leurs populations. Etant une femme, j’ai adoré
tout ce que j’y ai trouvé. Il n’y a aucune ligne de ce livre que je n’ai pas dévoré
et savouré. C’était délectable, j’ai pris un réel plaisir à en apprendre sur
les femmes d’Afrique mais c’est aussi l’éloquence et l’élégance de l’écrivain
qui a surtout fait germer en moi ce sentiment de fierté envers cette partie de
l’histoire de mon continent. Elle a su recréer une atmosphère idyllique qui
nous transporte dans l’histoire transformant ce résultat de nombreuses recherches
en un récit narratif. Si je n’avais pas vu les références à la fin de l’œuvre et
les citations de personnages importants je me serait dit que c’est juste des
histoires. Et je dois l’admettre c’est tellement bien écrit qu’elle m’a inspiré
à me pencher un peu plus sur l’histoire de l’Afrique. Son langage et son style conteur
m’ont vraiment émerveillé. Cette historienne et journaliste a été inspirée par
sa fille qui se demandait pourquoi dans l’histoire de l’Afrique il n’y avait
pas de grandes figures féminines.
J’ai même lu
certains passages à voix haute tellement ils étaient trop bien écrits pour réserver
ce plaisir uniquement à mes yeux. Il fallait que ma voix résonne du discours de
ces personnages et que mes oreilles soient témoins de ces propos si émouvants. Cet
ouvrage m’a mis sur la piste de grands royaumes d’avant colonisation et j’aimerais
plus me pencher à comprendre l’organisation de ces empires. Il y avait de
grandes civilisations en Afrique qui sont dignes d’être connus de nous. Cette œuvre
a aussi mis en avant que notre peuple a beaucoup souffert et qu’on se doit ne pas
oublier le sacrifice de nos ancêtres. Il a mis en évidence que la femme
africaine ne peut pas être féministe dans le sens du monde moderne. Peut-être
que je m’emporte un peu mais sur un contient de sociétés matrilinéaires c’est
quand même bizarre qu’on ait recours au féminisme. La question à laquelle je
veux une réponse c’est qu’y avait-il avant le féminisme en Afrique ? Ce
que je déplore, c’est qu’il n’y ait aucune mention de la reine de Saba la
fameuse épouse Ethiopienne du roi Salomon. J’aurais vraiment souhaité voir ce
que l’histoire de cette beauté noire aurait donné dans les mots de Sylvia
Serbin. Je recommande ce livre à tout bon lecteur. C'est un must have, et si vous avez eu la chance
de le lire je suis plus que partante pour qu’on en parle, j’adore discuter des
livres que j’ai lu.
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